La saison de tonte 2019 a commencé !
C’est l’occasion pour nous de faire le point sur ce moment fort de notre coopérative et de le partager avec vous.
La tonte est certes la première étape de notre travail, mais c’est avant tout une nécessité pour les brebis !
Vous savez peut-être que le mouton n’existe pas à l’état sauvage ? Il est le résultat de la domestication du Mouflon et de sa transformation par sélection génétique depuis 10 000 ans.
Le mouflon a la particularité d’avoir un poil d’hiver qui est la laine. Celui-ci tombe naturellement à la belle saison. On imagine que l’Homme a commencé à s’y intéresser en ramassant des bourres accrochées dans les broussailles. Il a dû se rendre compte des propriétés très particulières de cette fibre, très différentes de celles du poil.
Par sélection génétique, en faisant reproduire toujours les mâles et femelles les plus lainés, petit à petit sur des millénaires, l’animal a été totalement transformé : on a privilégié la fibre de laine au détriment du poil, jusqu’à éliminer le poil. La bourre saisonnière est devenue une fibre permanente, qui pousse en continu et qu’on est obligés de tondre car elle ne tombe plus naturellement.
Le mouflon est ainsi devenu mouton, animal domestique producteur de laine et dépendant de l’Homme puisqu’il faut le tondre chaque année.
La tonte se déroule au printemps de mars à juin. Nos tondeurs sont des professionnels, très adroits et passionnés par leur métier.
Un métier saisonnier qui demande à ce que l’on puisse compléter son année avec un autre métier complémentaire. Pas paysan car au printemps il y a trop de travail sur la ferme, mais un métier d’hiver comme la taille, l’élagage, le bucheronnage… Une bonne complémentarité est aussi tondeur/berger car la montée en alpage début juin correspond bien à la fin de la saison de tonte des brebis. Mouton un jour, mouton toujours 🙂
La tonte est un métier sportif, qui demande des qualités physiques et de la prévention pour se prévenir des pathologies.
C’est également un métier social, avec beaucoup de rencontres chaque année. La tonte est un temps fort de l’élevage qui mobilise la famille, les voisins pour attraper les bêtes : on travaille beaucoup mais toujours dans une ambiance sympathique, ce sont de bons moments de partage.
Pour tondre, on a d’abord utilisé des « forces », sortes de grandes cisailles datant de l’âge du fer (il y a 3 000 ans). Aujourd’hui, bien que cet outil soit encore utilisé, notamment dans les îles du sud de la Nouvelle Zélande, la tondeuse électrique s’est généralisée.
Pour tondre vite et bien, le tondeur tient l’animal entre ses jambes et fait une série de passes dans un ordre bien précis, selon la « méthode Bowen », nom de l’initiateur de cette technique. Un tondeur professionnel tond ainsi une brebis en moins de 3 minutes avec une tondeuse électrique, contre 20 minutes avec les forces. Cette méthode permet de ne pas entraver l’animal et de ne pas le solliciter trop longtemps.
En tondant, les mains du tondeur s’enduisent de la graisse que contient la toison et qui la rend imperméable : « le suint ». Cette substance est composée d’urée provenant de la transpiration du mouton et de lanoline, graisse apaisante et cicatrisante que l’on retrouve en cosmétique.