illustration Des savoir-faire uniques

Des savoir-faire uniques

Travailler le textile en France est un véritable pari, relevé par quelques un-e-s.

Labellisés Entreprise du Patrimoine Vivant, nous évoluons depuis plus de 40 ans dans ce milieu où les savoir-faire sont précieux, car de plus en plus rares. 

La tonte des moutons

Nous collectons les laines de 170 éleveurs situés principalement en Ardèche mais aussi en Lozère et dans l’Allier. Ces éleveurs signent notre charte qualité qui garantit l’absence de traitements chimiques sur la toison. Ils ont la possibilité d’être payé en numéraire selon la qualité, ou en bons d’achat Ardelaine. Dans le cas de bons d’achat, le prix est réévalué. Ardelaine a mis en place une relation privilégiée avec les éleveurs, dans l’esprit d’un commerce équitable. 

La tonte a lieu au printemps. Chaque année, les tondeurs d’Ardelaine vont de ferme en ferme avec leur matériel. Ils tondent environ 25 000 brebis, selon une méthode qui permet de « déshabiller » le mouton en 3 minutes en moyenne. Le mouton est amené au tondeur et celui-ci fait une suite de « passes » sur le corps de l’animal avec sa tondeuse.

Le tri des laines selon la longueur de la fibre et la propreté font également parti du métier de tondeur. Ce classement est important, il permet entre autres d’orienter les laines vers la literie (environ 70% des laines collectées) ou le filage (environ 30%).

Après la tonte, le tri et la collecte, les laines pour le filage sont envoyées à Biella dans le Nord de l’Italie (un peu plus de 400 km de chez nous) afin d’y être lavées et préparées pour le fil (opération mécanique appelée « open-top » qui n’est plus faites en France). Les laines pour la literie sont elles lavées plus en proximité, en Haute-Loire. Nos partenaires laveurs utilisent uniquement du savon biodégradable et de l’eau chaude.

Le cardage

Avant tout usage, les laines doivent être démêlées. On appelle cette opération, le cardage : elle est réalisée en passant la laine dans des rouleaux garnis de brosses plus ou moins fines.Le premier cardage : la laine passe dans des rouleaux garnis de grosses dents. Il prépare le garnissage de laine pour les matelas. Il suit l’ouvraison, opération destinée à ouvrir la toison et la ventiler pour la débarrasser des végétaux et des poussières. Le dernier cardage aligne les fibres pour réaliser un voile de laine qui se superpose en constituant une sorte de « nappe de laine ». Cette nappe sera utilisée pour garnir les couettes et les oreillers.

Nos machines à carder sont des machines anciennes, un véritable patrimoine ! Elles ont été remises à neuf (courroies, garnitures) et fonctionnent grâce aux savoirs en mécanique précieux que nous entretenons au sein de notre coopérative.

Le label Entreprise du Patrimoine Vivant

En 2012, nous avons obtenu le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), décerné par l’Etat. Ce prestigieux label distingue les entreprises françaises possédant un savoir-faire artisanal et industriel d’excellence.  Tous les 5 ans ce label est remis en question ; c’est la 3ème fois que nous le recevons et pour nous c’est une reconnaissance non seulement de nos métiers et de la qualité de nos fabrications, mais aussi de la pugnacité dont il faut faire preuve pour remonter et refaire fonctionner des machines textiles anciennes. 

La fabrication des matelas

Pour confectionner un matelas, la laine est disposée sur un coutil de coton en répartissant les fibres sur toute la surface. Un deuxième coutil est posé par-dessus et assemblé à l’aide d’une machine à coudre spéciale. Toutes les autres opérations sont manuelles : la pose des « bouffettes » en piquant à intervalles réguliers à travers le matelas et en serrant un nœud autobloquant sur une sorte de pompon. Pour les matelas tradition, des « bourrelets » sont cousus sur le pourtour en attrapant un peu de laine tout le long du matelas.

Le travail est artisanal et nos compétences sont issues de nombreuses années d’expérience. Il n’existe plus de formations à ce métier en France. 

La confection d'articles de literie

Pour confectionner les articles de literie tels que les couettes, les oreillers, les articles pour les tout-petits, … nous utilisons notre laine, cardée finement, et du coton bio.
Dans la couette, la laine est maintenue par des bouffettes, permettant une répartition homogène de la matière. Certains articles sont piqués, comme les surmatelas, les sacs de couchage ou les turbulettes.
La fabrication est artisanale, le travail soigneux, permettant de respecter entièrement les qualités de la laine, indispensables pour un meilleur sommeil : douceur, confort, régulation de l’humidité et de la chaleur.

La confection des vêtements

Les vêtements d’Ardelaine sont créés et confectionnés dans deux ateliers, l’un situé à Valence (dans la Drôme) et l’autre à la Bénisson-Dieu (dans la Loire). Les modèles y sont imaginés : choix de la maille, des couleurs, de la coupe et les patrons réalisés. Ensuite, le fil choisi est confié à notre atelier de (Charlieu dans la Loire) où il sera tricoté sur des machines rectilignes ou circulaires, un savoir-faire rare et précieux puisque depuis des années il n’y a quasiment plus de formations en France à ce métier.

Les panneaux tricotés sont ensuite coupés et cousus pour réaliser les modèles. Chaque année, notre collection s’enrichit de nouvelles créations.

La maîtrise de ces métiers à une échelle non industrielle, dans un contexte national de déstructuration et délocalisation massive du textile, en raison du coût de la main d’œuvre, est une véritable résistance !

Pour les métiers que nous ne maîtrisons pas, comme les opérations de filature et de teinture, nous travaillons avec des partenaires en France qui eux aussi résistent à la désindustrialisation du secteur textile. Avec eux, un effort particulier de recherche a été fait ces dernières années pour développer les teintures végétales.