illustration Depuis 1972

Depuis 1972

L’aventure d’Ardelaine a aujourd’hui 42 ans et s’inscrit dans une histoire encore plus ancienne.

Ardelaine se situe en contrebas du village de Saint-Pierreville au lieu-dit Puausson. On trouve à cet endroit la trace d’un moulin du XVème siècle implanté sur un réseau d’irrigation encore plus ancien. Un deuxième moulin a été établi sur le même site au XVIIème siècle (1649), sur un deuxième réseau hydraulique.

La filature de laines date de 1850. Elle a été bâtie par Pierre Puaux, dans le prolongement de son moulin.

Le moulin et la filature fonctionnaient grâce à la force hydraulique des eaux de la Veyruegne amenées sur des roues à augets par dessus : une de 4 mètres de diamètre pour le moulin et une de 6 mètres pour la filature. Ces établissements étaient conçus comme des services aux nombreux paysans des alentours qui amenaient leur blé à moudre et leur laine à filer alors que la commercialisation ne dépassait pas 50 km à la ronde. Les activités faisaient vivre deux familles et un ouvrier.

La filature a fonctionné une centaine d’années et a cessé son activité à la fin des années 50.

En 1972, un groupe de jeunes optimistes et courageux achète l'établissement alors en ruines à la dernière propriétaire, Félicie Courbières, et fait le pari de restaurer ce lieu pour y relancer une activité autour de la laine...

La genèse

« Quand nous avons découvert que les éleveurs ardéchois jetaient leur laine parce qu’ils ne trouvaient plus d’acheteur et que la dernière filature du département tombait en ruines… on a eu envie de réagir et de prouver qu’une alternative était possible ! »

1972-1982 Il faudra une dizaine d’années pour réhabiliter les bâtiments, apprendre les métiers, constituer une équipe solidaire en mutualisant les moyens et les compétences…Une histoire de persévérance.

Gérard Barras l’architecte, Catherine Chambron la gestionnaire, Pierre Tissier le mécanicien, Simone Tissier l’institutrice, Béatrice Barras l’orthophoniste, Pierre Cutzach l’agriculteur et Frédéric Jean le compagnon du devoir en sont les principaux « oeuvriers », soutenus par de nombreux autres bénévoles.

Les débuts

1982-1991 La coopérative Ardelaine est créée en 1982. Elle a pour projet de restructurer la filière laine locale de la tonte des moutons à la commercialisation des produits finis, en utilisant des procédés respectueux de l’environnement.

Nous fabriquons des matelas, des couettes, des oreillers garnis de laine, puis dès 1986 nous créons une gamme de vêtements dans notre atelier de Valence.

Dans l’esprit des « circuits courts » nous faisons le choix de la vente directe aux particuliers : vente sur place, sur les foires et salons bio et par correspondance. Pour développer l’entreprise, nous étendons notre commercialisation aux « salons bio » européens.

En 1990 nous sommes 12 salariés, mais à ce stade de l’histoire nous nous réinterrogeons sur notre projet et décidons d’arrêter l’export pour recentrer nos activités sur notre site…

La création des activités touristiques

1991-2000 Nous créons alors un Musée de la Laine qui propose aux visiteurs un parcours de découverte : tonte, cardage, filage, tissage, tricotage, feutrage n’ont plus de secret pour eux ! Ce projet est un succès et attire plus de 20 000 visiteurs par an dans le village.

Les ventes augmentent et la coopérative investit pour créer de nouveaux bâtiments pour la production. Fin 2000, elle rassemble 23 salariés (ETP).

En 2001 le musée s’enrichit d’un nouveau parcours muséographique sur le thème de l’industrialisation du travail de la laine…la force hydraulique, l’histoire des manufactures, invention des premières machines… comment en sommes-nous arrivés au monde d’aujourd’hui ?

Cap sur l’accueil du public, la culture et le secteur alimentaire

2000-2012 La dynamique se poursuit, nous diversifions et améliorons nos produits, nos conditions de travail et la relation à nos clients. Ardelaine regroupe de nouveaux associés et crée un réseau de clients solidaires.

Nous décidons d’investir dans un grand projet pour renforcer l’attractivité de notre site et développer des activités complémentaires au profit du territoire. C’est la construction d’un nouveau bâtiment qui abrite un café- librairie, un restaurant locavore et une conserverie. Ce lieu d’accueil ouvre ses portes en juillet 2010 après deux ans de travaux.

Ces nouveaux projets créés autour de la question alimentaire font naître de nouveaux emplois. En 2012, Ardelaine compte 37 salariés (ETP) !

Une ruche d'activités diversifiées

2012-2024 Côté tourisme, en parallèle de l’ouverture de notre nouveau bâtiment, nous choisissons de développer 4 parcours de visites guidées, des ateliers laine pour les familles et des évènements dynamisant notre restaurant et notre café-librairie tout au long de l’année. Nous apprenons avec beaucoup d’enthousiasme de nouveaux métiers. Les visiteurs, locaux comme touristes, sont au rendez-vous !

Côté production, nos articles sont de plus en plus plébiscités et nous nous lançons des défis : transformer les chutes de tricot de notre atelier de confection en feutre de paillage, développer des produits autour du feutre tissé et de la maille glacée, créer et fabriquer des vêtements en laine mérinos, proposer de nouveaux types de matelas et de couettes.

Côté commercialisation, nous choisissons d’explorer des lieux de vente jusqu’alors inhabituels pour Ardelaine. C’est ainsi que notre présence au Salon de l’Agriculture et sur le salon Made in France nous permet de rencontrer de nouveaux clients. Nous explorons aussi les boutiques éphémères, les lieux alternatifs (tiers lieux, AMAP, etc.) et les foires locales pendant la période estivale.

 

En 2024, près de 60 personnes travaillent sur le site, qui est devenu une véritable ruche d’activités diversifiées autour de la valorisation des ressources locales.
C’est dans cet esprit qu’Ardelaine s’affirme aujourd’hui comme une « coopérative de territoire ».
Aujourd’hui nous sommes heureux de constater que notre action, avec celle des collectivités publiques et d’autres entrepreneurs,
crée une vraie dynamique locale qui offre aux habitants des emplois, des services et une qualité de vie bien appréciable.

 

Cette aventure est racontée dans « Moutons rebelles, Ardelaine la fibre développement local » Béatrice Barras, éditions REPAS